Les tournois de I’TF Senior Masters Tour obéissent au règlement de la Fédération Internationale de Tennis. Ce sont les règles officielles du tennis.
On utilise généralement un format de jeu classique avec des parties au meilleur des 3 sets avec un éventuel tie-break (TB) à 6 partout. On ne tient pas compte de l’âge des compétiteurs ; les règles sont les mêmes qu’on ait 35 ans ou 75 ans. On autorise seulement l’organisateur à raccourcir les matches des plus de 80 ans.
Il existe cependant quelques aménagements car le tennis senior se joue souvent sans arbitre de chaise. C’est ainsi que certaines règles, qu’on appellerait en droit civil des « usages », sont apparues devant certains faits de jeu qui ne sont pas sanctionnés par les règles officielles de la Fédération internationale de tennis et permettent ainsi d’éviter les « let » ou les discussions sans fin.
Voici les règles qui s’appliquent devant certaines situations :
- Quand un joueur ne veut pas échauffer son adversaire pendant les 5 minutes réglementaires, ce dernier peut demander à quelqu’un de rentrer sur le court pour l’échauffer.
- Un joueur peut exiger d’avoir 3 balles à sa disposition avant de servir.
- Quand un joueur laisse tomber quelque chose pendant un point, si c’est la première fois du match, on joue un let. La deuxième fois, il perd le point.
- Si le serveur est gêné par la balle que son adversaire a annoncé faute et retournée, que cette balle rebondit malencontreusement sur le grillage derrière le serveur et qu’elle le gêne après qu’il a servi sa seconde balle, il ne peut pas réclamer un let. Il aurait dû être vigilant et attendre que la balle s’arrête avant de servir.
- Un joueur ne peut pas poser derrière lui, le long du grillage, plus de deux objets ; par exemple une deuxième raquette et une serviette.
- Le nombre de pauses-pipi n’est pas limité dans les rencontres opposant des super-seniors mâles (plus de 65 ans).
- Quand en double, un joueur annonce une balle faute, même si son partenaire ne partage pas son avis, le jeu s’arrête.
- Si les 2 joueurs oublient de jouer le «match tie-break» en 10 points gagnants à la place du 3e set, on joue 4 jeux, le premier à 3 gagne et si ça fait 2/2 on joue le match tie-break.
D’autres situations peuvent engendrer des désaccords sans que le corps arbitral ne trouve une solution satisfaisante.
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La faute de pied : C’est une faute qui ne peut pas être sanctionnée dans une partie sans arbitre de chaise. Pourtant c’est une faute qui est commise sur près de 10% des services sur le circuit senior. Si 80% des meilleurs joueurs en font moins de 2 par match et la majorité en commet moins de 10 par rencontre, il existe entre 5 et 10% des joueurs(ses) qui en font sur la plupart de leurs services et parmi eux des tricheurs qui suivent leur service au filet et ne font rien pour corriger leur erreur.
Ils le font impunément puisque :
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seul un juge de ligne de fond de court ou un arbitre de chaise peut annoncer une faute de pied.
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presque toutes les parties du circuit senior se jouent sans arbitre de chaise
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le «offcourt (ou roving) umpire», obligatoire sur le circuit ITF (appelé parfois à tort superviseur) gère les incidents sur 2,3 ou 4 courts (parfois plus, malheureusement) en même temps. Il ne peut intervenir pour annoncer une faute de pied que s’il est sur le court. Il peut donc seulement avertir oralement le joueur mais cette mesure s’avère particulièrement inefficace.
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Il arrive qu’un joueur sanctionne son adversaire en arrêtant une première balle à la main en l’annonçant faute alors qu’elle avait bien rebondi dans le carré de service (je l’ai fait à plusieurs reprises). Parfois alors, le serveur s’excuse et recule ses marques de quelques centimètres. Mais pas toujours, et il faut savoir que le relanceur n’est pas dans son droit.
Un juge-arbitre (sur un ITF grade 2 en 2012 en Allemagne) m’a dit que la seule solution pour l’adversaire est de faire pareil en empiétant sur le court au service. C’est grave, non ?
Encore plus grave ! Il arrive que des arbitres de chaise n’appliquent pas le règlement en ne sanctionnant pas la faute de pied. Un juge-arbitre m’a dit (sur un grade 1 en 2014 en Autriche) qu’on ne compte pas les fautes de pied sur le circuit senior ! Un arbitre (en finale du championnat de France en 2010) a dit à la fin du premier set à l’un des joueurs : « Attention Monsieur, vous faites systématiquement des fautes de pied, je vais les compter à partir de maintenant !» Ce qui sous-entendait donc qu’on avait le droit de faire des fautes de pied pendant un set !
D’autres règles devraient être changées car elles sont en contradiction avec l’esprit du jeu
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- Le lancer de balle défectueux. Combien de fois peut-on reprendre sa balle après un mauvais lancer de balle au service ? Hervé Bardot, éminent senior français, et d’autres préconisent qu’on ne devrait pas avoir le droit de reprendre la balle qu’on vient de lancer. C’est une faute technique qui devrait être sanctionnée.
- Les changements de côté lors des jeux décisifs. C’est une règle qui n’existe que sur le Circuit Senior et tout le monde s’accorde à dire qu’elle est plus juste que celle communément utilisée. Il s’agit, pour éviter que le soleil ou le vent n’influence trop le score du jeu décisif, de faire changer de côté les joueurs après le premier point, puis tous les 4 points.
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le recours au « match tie-break » (MTB) pour raccourcir le temps de jeu. Ce n’est pas un choix judicieux car le MTB (super jeu décisif en français, 1er à 10 points) est très court alors qu’il est décisif ! Cette règle fut instituée sur le circuit professionnel pour en accentuer le côté spectaculaire. Elle n’est pas adaptée au circuit senior qui n’a pas besoin des télés et de stades pleins pour vivre et préfère l’équité sportive. Mieux vaudrait jouer au meilleur des trois « short sets » (1er à 4 jeux et TB à 4 partout).
Rions un peu …
Parfois on doit faire appel à une main d’oeuvre pas forcément qualifiée pour arbitrer. C’était en 2004, la 2ème année que les championnats du monde seniors se déroulaient en Turquie.
« La partie de la trace qu’a fait la balle sur la ligne est plus petite que la partie de la trace qui est dehors. Donc la balle est faute ! ». C’est ce que m’a dit la « roving umpire » après que je l’ai appelée pour contester une décision de mon adversaire.
Après la partie, en donnant mon résultat au juge-arbitre, je commençais à lui relater cet incident quand il m’a vite interrompu en me disant qu’il était déjà au courant et qu’il craignait que tout le stade le soit très vite.
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